Point de situation sur les herbages vaudois et météo des prés
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Elaborée à partir de relevés agricoles sur praires, cette page propose un état des lieux saisonnier, des critères de décision et des conseils pour l’entretien des pâturages, afin de maintenir la santé et la productivité des et surfaces herbagères et fourragères, dès la reprise de la pousse.

 

 Quelle information vous est utile?

 

Somme des températures, état de surveillance

Malgré la pluviométrie, les températures remontent et la pousse de l’herbe est repartie.

Moyennes sur Vaud au 30 avril 2024: 

L’outil «Calendrier fourrager» vous indique le moment idéal pour réaliser les interventions d’entretien sur surfaces herbagères et fourragères.

Depuis le début de l'année 2024, la somme des températures relevées sur le Canton de Vaud jusqu'à ce jour présente une avance sur la moyenne des 6 dernières années.

 

Stade de pousse de l'herbe et suivi

La pousse effective de l’herbe mesurée la semaine passée était de 75 kg de MS par ha à Yvonand. Pour cette semaine on peut tabler sur une croissance similaire.

Avec une ration distribuée à crèche (environ 30% de l’ingestion totale), une surface totale de pâture d’environ 8 ha est nécessaire pour un troupeau de 50 vaches laitières.

Les tableurs «Planification de la pâture pour troupeau laitier» et «Planification de la pâture pour troupeau allaitant» vous aident à calculer la part complémentaire à la pâture en fonction de votre cheptel bovin et des surfaces à disposition.

 

Gérer son stock d'herbe sur pied

L’estimation du stock d’herbe sur pied peut se faire avec la méthode de la botte: 

ou plus précisément avec un herbomètre. L’herbomètre est l’outils le plus objectif pour effectuer des mesures de hauteur d’herbe. Voici comment procéder:

  • environ 40 mesures par ha,
  • effectuer des zig-zags sur la parcelle,
  • une fois par semaine,
  • suivre toujours le même parcours.

A cette période, pour bien gérer son stock d'herbe sur pied, viser 21 jours de repos.

En système de pâturage tournant, on atteint l’optimum entre la qualité et la quantité d’herbe lorsque l’on rentre dans les parcelles entre 10 et 12 cm de hauteur (dès le 2ème tournus). La sortie se fait lorsqu’on atteint 4 à 5 cm de hauteur d’herbe (talon de la botte visible, cf. l’illustration). Il est très important de mettre une forte pression de pâture au printemps, afin de favoriser une repousse de qualité tout au long de la saison.

Si les refus se font de plus en plus présents dans les parcelles, il est possible de les faucher. Ce fourrage moins appétant permet de faire un peu de stock et peut convenir à des génisses ou des vaches taries. Il est préférable de récolter ces refus en sec plutôt qu’en ensilage (fermentation butyrique), ainsi que de faucher à une hauteur de 7-9 cm sans éclateur pour éviter la souillure du fourrage.

Le broyage des refus devrait se faire plus ponctuellement ou sur des zones de «plantes à problèmes» pour éviter une perte de biomasse et une repousse moins bien consommée. En effet, l’herbe en décomposition, mélangée à des bouses étalées augmente le risque de refus dans les mêmes zones.

Au-delà de 18 cm, il est préférable d’exclure la parcelle dans le premier tour de pâture afin de la laisser pour la fauche et revenir dessus pour la 2ème utilisation lorsque les besoins en surface de pâture augmentent (notamment en début d’été).

Quelques conseils pratiques sont donnés dans les podcasts de Proconseil.

  

Gérer ses prairies de fauche

FAUCHER DÈS QUE POSSIBLE! Alors que des ensilages ont pu se faire ce début de semaine, les foins de séchoir vont reprendre dès qu’un créneau météo se présente. Au-delà des 850°C, les foins sont plus grossiers et riches en fibres. Ils conviennent bien à des animaux peu exigeants ou en complément dans une ration peu structurée.

  • Pour les surfaces de prairies: une fauche à 7-8 cm est recommandée pour une repousse rapide et pour limiter la souillure du fourrage
  • Dans les parcelles destinées à être pâturées, une fauche à 5-6 cm favorise l’appétence de la repousse et évite une montée du plateau de tallage.

Les mélanges céréales-légumineuses semés cet automne évoluent rapidement. Le seigle est au stade début épiaison. Pour une récolte de qualité il faudrait faucher dès que les conditions du sol le permettent. Cela permet également de libérer la parcelle rapidement pour un semis de maïs dans de bonnes conditions.

Les mélanges à base de triticale ou de blé sont plus tardifs.

 

Luzerne

     

Les premières coupes de luzerne ont débutées. Voici quelques conseils des bonnes pratiques pour exploiter au maximum son potentiel sans pénaliser sa pérennité.

  • Stade de récolte: pour une première exploitation de la luzerne, le stade début bourgeonnement est un bon compromis entre qualité fourragère et rendement.
  • Récolte: il est bien connu que la qualité fourragère se trouve dans les feuilles de luzerne et c'est pour cela qu’il est important de minimiser les pertes à la récolte. Les passages de pirouette (à vitesse de rotation réduite) sont conseillés si les feuilles sont encore tendres et, si possible, le matin. L'utilisation d'un retourneur d'andains est plus avantageuse que la pirouette ou l'andaineur rotatif et permet de réduite fortement les pertes par brisures
  • Semis de nouvelles parcelles de luzerne: bien que les recommandations soient similaires à celles concernant les prairies multi-espèces, certains points sont spécifiques à la luzerne. Elle requiert des sols bien drainés, un pH supérieur à 6,5 et bien pourvu de phosphore et potasse. Pour atteindre des bons rendements, une fumure de fond est nécessaire (par exemple 20-30 tonnes de fumier par hectare). Veillez à laisser environ 5 ans entre 2 cultures de luzernes et éviter de sursemer de la luzerne dans une luzernière car elle est auto-toxique et la germination est fortement pénalisée.

Pour plus d’information sur la culture de luzerne n’hésitez pas à consulter la fiche technique 9.7.1.1 «Prairies temporaires– La luzerne cultivée» du classeur Agridea «Production fourragère».

 

Sauvetage des faons, pensez-y!

Avant de faucher, pensez à faire contrôler vos prairies pour le sauvetage des faons (ce service est gratuit).  Pour cela, vous pouvez contacter votre interlocuteur local, au minimum la veille de la fauche:

 

Fumure

Un apport de 30 unités d’azote pourra se faire après la première coupe sous forme minérale ou organique, selon le stock d’engrais de ferme.

Sur les prairies intensives et au sol superficiel, l’apport de soufre peut être raisonné à l’aide de la fiche technique Agridea 5.8.1 «Fumure soufrée dans les prairies» du classeur «Production fourragère». Il peut être nécessaire notamment pour les deuxièmes coupes et peut se faire avantageusement sous forme de sulfate d’ammoniaque, sulfate de Mg, kiesérite ou gypse.

L’apport de soufre directement dans la fosse à lisier est déconseillé car il est plus onéreux, moins ciblé et augmente les odeurs lors de l’épandage (dégagement de H2S).

 

Conseil approfondi et formation continue

Nicolàs Cauda et Eliane Lemaitre, conseillers agricoles chez Proconseil répondent à vos questions techniques à n.cauda(@)prometerre.ch // e.lemaitre(@)proconseil.ch et au 078 710 36 63.

Les dernières actualités sur les herbages vaudois, délivrées par Eliane Lemaitre, sont également publiées dans le bulletin d'information «Grandes cultures et herbages». Pour recevoir le bulletin de la station de protection des plantes dès sa sortie hebdomadaire, inscrivez-vous en envoyant votre adresse électronique ici. Ce service est gratuit.



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