Point de situation sur les herbages vaudois et météo des prés
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Elaborée à partir de relevés agricoles sur praires, cette page propose un état des lieux saisonnier, des critères de décision et des conseils pour l’entretien des pâturages, afin de maintenir la santé et la productivité des et surfaces herbagères et fourragères, dès la reprise de la pousse.

 

Bulletin du 15 juillet 2024, quelle information vous est utile?

 

Somme des températures, état de surveillance

 Les créneaux restreints de fauche rendent difficiles les récoltes en sec.

Toutefois, les 3ème coupes sont en cours en zone d’ensilage et les regains sont majoritairement faits pour ceux qui ont fauché la première coupe mi-mai. Faucher les regains en prévision d’une météo sèche pour éviter au fourrage de devenir trop sec et dur; et donc moins bien consommé.

Les sommes des températures sont un indicateur utile jusqu'à la première coupe. Sur les 2èmes coupes et suivantes, la somme des températures n’est plus l’indicateur de stade le plus fiable. C’est en effet la pluviométrie qui conditionne une bonne repousse de l’herbe (non limitante cette année).

L’outil «Calendrier fourrager» vous indique le moment idéal pour réaliser les interventions d’entretien sur surfaces herbagères et fourragères.

 

Stade de pousse de l'herbe et suivi

La pousse effective de l’herbe de ces 2 semaines passées était de 60 kg de MS par ha à Yvonand. Cette semaine on peut s'attendre à une croissance similaire. Dès que le rayonnement solaire augmente, la croissance de l’herbe explose car l’humidité n’est pas un facteur limitant cette année.

Garder une bonne pression de pâture pour éviter de se faire dépasser. Viser une hauteur de sortie des parcs de 6-7 cm environ, avec un temps de retour moyen de 25 à 30 jours maximum.

Les tableurs «Planification de la pâture pour troupeau laitier» et «Planification de la pâture pour troupeau allaitant» vous aident à calculer la part complémentaire à la pâture en fonction de votre cheptel bovin et des surfaces à disposition.

 

 

Dérobées estivales

 Les foins de cette année réalisés à un stade avancé se traduisent par une grande quantité de fourrages de moyenne qualité. Il est conseillé d’enrichir les mélanges de dérobées avec des légumineuses pour essayer de compenser ce déficit en valeur alimentaire (notamment protéique).

Les moissons ont débuté, voici un petit point sur les dérobées estivales:

  • Après orge: semis d’un sorgho ou moha, en dérobée. Attention toutefois aux limaces.
    • A ce stade, un semis de sorgho fourrager multicoupes permet de réaliser 1 à 2 coupes en été. Pour l’instant l’année est peu propice au sorgho, il est donc conseillé de l’associer avec 6-8 kg/ ha de trèfle d’Alexandrie (multicoupes) pour un fourrage plus équilibré.
    • Si vous souhaitez implanter un sorgho fourrager monocoupe, choisir une variété précoce qui pourra plus facilement arriver à maturité cet automne.

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter la fiche technique 10.4.1.1 «Cultures annuelles – Sorgho multicoupes – culture et exigences» du classeur Agridea «Production fourragère».

  • Après blé/ triticale: semis d’un mélange à base d’avoine (APP, Proconseil ATP) à privilégier. Il est également possible d’associer de l’avoine rude tardive avec des légumineuses (vesce d’été, trèfles d’Alexandrie ou de Perse, pois), ce qui vous permettra de récolter un plus gros volume de fourrage. En effet, l’avoine rude épie plus tardivement contrairement à une avoine de printemps (type APP).
  • En zones plus humides, un mélange à base de raygrass (106 ou 200) est également envisageable.

 

On vous donne quelques conseils pratiques dans le podcast: Renouveler un pâturage avec du sorgho multicoupes.

 

Semis des prairies temporaires

Après moisson et si la pluviométrie reste telle qu’elle, il sera également possible d’effectuer les nouveaux semis de prairie.

Si le temps tourne au sec, il est envisageable de décaler les semis sur le mois de septembre ou en sortie d’hiver pour éviter le déficit hydrique.

Pour plus d’information, vous pouvez aller écouter le podcast «Implanter ses prairies temporaires: quand? comment?»

  

Gestion des refus et stocks d'herbe sur pied

La qualité de l'herbe est devenue un problème depuis quelques semaines, en grande partie à cause des conditions météorologiques difficiles. Pour les exploitations laitières qui pâturent, la teneur en protéines du lait, très sensible à cette qualité de l'herbe (notamment à la digestibilité de la fibre), a potentiellement chuté. La digestibilité de l'herbe est liée aux changements de quantité de feuilles vertes, de tiges matures et de matières mortes. Pour éviter un fourrage fibreux non consommé, il est important de «remettre à zéro» les parcelles qui présentent passablement de refus. Ce nettoyage permettra une repousse de qualité.

Gestion des refus:

  • Faucher les refus s’il y a en a trop à 7-9 cm sans éclateur pour éviter la souillure du fourrage,
  • Les récolter en sec plutôt qu’en ensilage (fermentation butyrique),
  • Le broyage des refus devrait se faire plus ponctuellement ou sur des zones de «plantes à problèmes» pour éviter une perte de biomasse et une repousse moins bien consommée.

La technique du topping peut être utilisée, elle consiste à faucher l’herbe juste avant l’entrée des vaches dans la parcelle à pâturer, ce qui permet de faire consommer certaines zones de refus. Pour cela il faut également des conditions chaudes, sèches et une coupe sans éclateur. La repousse est ainsi favorisée pour le tour suivant.

 

Estimation du stock d’herbe sur pied: cette évaluation peut se faire avec la méthode de la botte.

ou plus précisément avec un herbomètre. L’herbomètre est l’outils le plus objectif pour effectuer des mesures de hauteur d’herbe. Voici comment procéder:

  • environ 40 mesures par ha,
  • effectuer des zig-zags sur la parcelle,
  • une fois par semaine,
  • suivre toujours le même parcours.

Avec une croissance de l’herbe plus faible, il faut rallonger le temps de repos des parcelles et augmenter légèrement la hauteur d’herbe en sortie de parc:

  • Viser 20 à 25 jours de repos par parcelle,
  • En pâturage tournant : faire une entrée au parc à 10-12 cm et une sortie à 5-6 cm (au niveau du talon de la botte).

Quelques conseils pratiques sont donnés dans les podcasts de Proconseil.

 

Luzerne

     

Les troisièmes coupes de luzerne sont prévues lors du prochain créneau ensoleillé. Attention aux eaux stagnantes en surface qui pénalisent fortement la culture.

C’est le dernier moment pour semer de nouvelles luzernes. Pensez à apporter une fumure de fond (20 à 30 tonnes de fumier par hectare, par exemple).

Pour plus d’information sur la culture de luzerne n’hésitez pas à consulter la fiche technique 9.7.1.1 «Prairies temporaires– La luzerne cultivée» du classeur Agridea «Production fourragère».

  • Stade de récolte: pour une première exploitation de la luzerne, le stade début bourgeonnement est un bon compromis entre qualité fourragère et rendement.
  • Récolte: il est bien connu que la qualité fourragère se trouve dans les feuilles de luzerne et c'est pour cela qu’il est important de minimiser les pertes à la récolte.
    • Eviter les eaux stagnantes qui «asphyxient» les plantes de luzerne: le passage de machines dans des conditions humides favorise la compaction du sol, toute en dégradant l'infiltration d'eau dans le profil. La perte de pieds de luzerne dans ces zones tassées dégrade la pérennité de la luzernière et favorise la colonisation par des adventices.
    • Les passages de pirouette (à vitesse de rotation réduite) sont conseillés si les feuilles sont encore tendres et, si possible, le matin. L'utilisation d'un retourneur d'andains est plus avantageuse que la pirouette ou l'andaineur rotatif et permet de réduite fortement les pertes par brisures.
  • Semis de nouvelles parcelles de luzerne: bien que les recommandations soient similaires à celles concernant les prairies multi-espèces, certains points sont spécifiques à la luzerne. Elle requiert des sols bien drainés, un pH supérieur à 6,5 et bien pourvu de phosphore et potasse. Pour atteindre des bons rendements, une fumure de fond est nécessaire (par exemple 20-30 tonnes de fumier par hectare). Veillez à laisser environ 5 ans entre 2 cultures de luzernes et éviter de sursemer de la luzerne dans une luzernière car elle est auto-toxique et la germination est fortement pénalisée.

 

Fumure

L’apport de fumure, et notamment l’apport d’azote sous forme organique ou minérale a une faible rentabilité en période estivale. Ceci est d’autant plus vrai si l‘été est chaud et sec. Un apport de fumure est donc à privilégier sur les deux premières coupes de l’année.

Pensez à aller écouter les conseils techniques dans le podcast N°29 de Proconseil

 

Sauvetage des faons, pensez-y!

Avant de faucher, pensez à faire contrôler vos prairies pour le sauvetage des faons (ce service est gratuit).  Pour cela, vous pouvez contacter votre interlocuteur local, au minimum la veille de la fauche:

 

Conseil approfondi et formation continue

Nicolás Cauda et Eliane Lemaitre, conseillers agricoles chez Proconseil répondent à vos questions techniques à n.cauda(@)prometerre.che.lemaitre(@)proconseil.ch et au 078 710 36 63.

Les dernières actualités sur les herbages vaudois, délivrées par Eliane Lemaitre, sont également publiées dans le bulletin d'information «Grandes cultures et herbages». Pour recevoir le bulletin de la station de protection des plantes dès sa sortie hebdomadaire, inscrivez-vous en envoyant votre adresse électronique ici. Ce service est gratuit.



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