15/11/2021

Prométerre

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Pour une filière sucrière forte et durable en Suisse, plantez des betteraves!

Dès 2022 et d’une même voix, Prométerre et la Commission vaudoise de l’économie sucrière (CVES) encouragent les cultivateurs et cultivatrices du canton de Vaud à s’intéresser plus largement à la culture des betteraves à sucre, pilier de notre approvisionnement alimentaire.

Comment bien anticiper les choses dans le but d'éviter l’effondrement de toute une filière, faute de combattants? Prométerre estime qu’il y a encore de la place pour la culture de la betterave sucrière dans les rotations de nombreuses exploitations vaudoises. Celles-ci peuvent s’appuyer sur un soutien technique performant des services de vulgarisation et d’expérimentation de Proconseil et du Centre betteravier suisse, ainsi que sur les prestations de service de plusieurs entreprises de travaux agricoles spécialisées dans cette branche.

Bonne nouvelle: soutien fédéral prolongé...

Le 1er octobre 2021, le Parlement fédéral a adopté en votation finale des modifications de la loi sur l’agriculture. Elles permettent d’assurer à la culture de la betterave à sucre en Suisse un soutien fort et durable de la part des pouvoirs publics. Ainsi, tant la protection à la frontière avec une taxe minimale que l’octroi d’une contribution à la culture de betteraves sucrières (prime de CHF 2'100.-/ha, respectivement CHF 2'300.- en production extensive ou bio) sont assurés jusqu’en 2026. C’est un soutien substantiel de la Confédération pour une période durant laquelle il est plus que jamais important de consolider toute la filière.

...et conditions financières favorables

Dans ce contexte, les récentes annonces de l’Interprofession sucrière pour les prix 2022 sont aussi de nature à rasséréner les planteurs:

  • hausse du prix de base à CHF 45.-/tonne;
  • prix indicatif porté à CHF 50.-/tonne,

Autrement dit CHF 5.- supplémentaires dans les deux cas. A cela s’ajoutent:

  • la suppression de la participation des frais de transport;
  • la diminution des malus pour les faibles taux d’extraction et pour les livraisons de plus de 12% de tare terre;
  • l'augmentation du bonus pour les livraisons de plus de 16% de sucre.

Objectif: retrouver et conserver la confiance

Cela commence évidemment par la restauration de la confiance des planteurs dans cette culture exigeante, soumise à de nombreuses vicissitudes climatiques et phytosanitaires, aussi bien dans la maîtrise technique des façons culturales que dans sa rentabilité à moyen terme. Pour la suite, il s’agira de pouvoir disposer de variétés adaptées à l’évolution des maladies et ravageurs, mais aussi à la disponibilité plus restreinte de moyens efficaces pour la protection des plantes.

De la terre au sucre, le sort de toute une filière

La filière sucrière en Suisse est unique. D’abord parce qu’il n’y a de fait qu’un seul acheteur de racines, qui est aussi le seul transformateur de betteraves en sucre, et qu’il s’agit de la seule entreprise de commercialisation de sucre suisse raffiné, pour les besoins de l’industrie alimentaire comme pour satisfaire la demande directe des consommateurs. Ensuite, le sort des planteurs et le profit qu’ils peuvent tirer de la culture betteravière sont indissociablement liés à ceux de l’entreprise Sucre suisse SA, qui leur appartient d’ailleurs majoritairement. Le prix au producteur est directement lié aux performances commerciales que les deux sucreries d’Aarberg (BE) et Frauenfeld (TG) sont à même de réaliser sur les marchés; mais aussi, dans une moindre mesure, à l’efficience des usines qui se sont beaucoup améliorées grâce à de gros investissements dans les domaines de l’énergie et des processus de raffinage, ou encore à des rationalisations logistiques drastiques. 

Toutefois, cette symbiose économique ne saurait fonctionner durablement et avec succès sans atteindre une taille critique de la surface cultivée en betteraves dans notre pays. Cette limite s’élève à environ 18'000 hectares, et tend même à l’optimum à partir de 20'000 hectares. Or, en 2021, la surface indigène dépassait à peine les 16'500 hectares, niveau qui menace assurément la pérennité de toute la filière si des surfaces supplémentaires ne sont pas rapidement retrouvées dans le pays. Les structures en place sont adaptées aux tonnages requis pour une production rationnelle et économiquement viable de sucre indigène. Il ne manque dès lors qu’une disposition accrue à produire de la betterave dans nos campagnes, de préférence en diversifiant les assolements de nombreuses exploitations, plutôt qu’en concentrant encore davantage la production au mépris des règles agronomiques de rotation des cultures.

Plan Phyto vaudois toujours valable

Les mesures spécifiques à la betterave sucrière du Plan Phyto vaudois sont toujours d’actualité pour 2022 et 2023. Nous engageons les planteurs à les mettre en application partout où cela s’avère raisonnable, dans la recherche et le respect d’un équilibre stabilisé entre écologie et économie, selon les principes du développement durable dont se prévaut notre agriculture.

Pour en savoir plus

Les nouveaux producteurs intéressés peuvent contacter Mme Linda Rolli au Bureau betteraves des sucreries:
032 391 62 29
l.rolli@zucker.ch

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