01/07/2022

---

Sécheresse et ressources fourragères limitées: les solutions à court terme

Manque d’eau, baisse de production, perte de coupes et mauvaise qualité des fourrages, retour en plaine anticipé, stocks hivernaux entamés etc. Adapter ses pratiques pour faire face à la période de sécheresse prolongée n’est plus une option! Cette page vous présente les leviers "court terme" pour optimiser les ressources disponibles, approvisionnements en fourrages et rations.

Le podcast «Podconseil #14: L’élevage face à la sécheresse!» reprend différentes pratiques qui peuvent être mises en place à court terme pour optimiser ses ressources fourragères et sa conduite d’élevage. Quelques alternatives au manque de fourrage sont également listées ci-dessous:

1. Achats de fourrages et coproduits

Réaliser un bilan fourrager avant tout achat de fourrages et/ ou coproduit.

• Achat complémentaire de fourrages

Pour les exploitations inscrites au Paquet lait VD, l’achat de fourrage de base sur le territoire suisse et hors zone locale est exceptionnellement autorisé, en réponse aux conditions de sécheresse persistante.

• Achat de concentrés pour compléter les stocks manquants

La pulpe sèche ou son équivalent, des coproduits secs (correx…), des concentrés dits «paroi», des concentrés spéciaux «ration sèche»… peuvent se substituer au fourrage standard, avec pour objectif de remplacer une partie du maïs sans déconcentrer la ration. Il faut rester vigilant sur les risques d’acidose quand la proportion de concentrés dépasse les 30%.

• Contacts et documentation

- Proconseil vous appuie pour un bilan fourrager ainsi que pour un conseil de ration avec des fourrages alternatifs au 021 614 24 30 ou à proconseil@prometerre.ch.

- «Le bilan fourrager: un outil pour anticiper», documentation Idele (Institut de l’élevage en France)

- Fiches techniques Agridea: Achat du maïs et vente directe de maïs

 

2. Optimisation de pâturages et alpages

• Exploiter si possible des surfaces en dehors de l’exploitation

Pâturer des espaces de vergers ou des parcelles de voisins (arrangements, contrats) qui peuvent éviter le sur-pâturage.

• Adapter le système de pâture à la période de pousse

- Lors d’une période de forte sécheresse non propice à la pousse et où rien ne peut être brouté : sacrifier une parcelle, qui sera sur-pâturée pour ménager les autres. Attendre le retour des pluies puis la reprise en végétation de la prairie pour envisager un retour des animaux sur ces parcelles.

- Dès que la pousse reprend, optimiser la pâture: placer plus d’animaux sur des petites surfaces en rotations courtes.

- Prolonger la saison de pâture jusqu’à fin novembre voire jusqu’à décembre en réduisant le chargement ou la durée de pâture, laisser peu d’animaux sur des grandes surfaces quand le sol n’est plus portant.

• Implanter des couverts à pâturer

• Contacts et documentation

- Bulletin grandes cultures et herbages, état des lieux et conseils de saison - Station de protection des plantes

3. Adaptation des rations : diminution de la consommation et limite du gaspillage

Laisser le meilleur fourrage aux laitières.

• Génisses

Miser sur la croissance compensatoire des génisses au printemps et viser un accroissement quotidien plus faible (1/2 par rapport à la moyenne). Le potentiel de rattrapage du jeune bétail au printemps permet aux animaux de récupérer un rythme de croissance normal sans risque (SAUF pour des animaux de moins d’un an et des animaux gestants de plus de 4 mois).

• Animaux non-traits :

- Favoriser les rations de paille et concentrés ou foin et concentrés

- Diminuer les besoins des animaux en diluant la ration: tarir plus précocement et ajouter de la paille et du moins bon foin à leur régime

Une amélioration de ces fourrages de basse qualité est possible avec l’incorporation des coproduits liquides pour l’appétence (mélasse, etc.).

• Contacts et documentation

Proconseil vous appuie pour calculer, vérifier et adapter vos rations au 021 614 24 30 ou à proconseil@prometerre.ch.

 

4. Réforme du bétail, moins d’animaux pour moins de consommation:

• Réformes avancées et analyse des animaux moins productifs

• Vente des animaux prévus pour l’engraissement

• Vente des veaux plus jeunes

(par exemple Naturaveal ou en remonte d’engraissement)