Point de situation sur les herbages vaudois et météo des prés
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Elaborée à partir de relevés agricoles sur praires, cette page propose un état des lieux saisonnier, des critères de décision et des conseils pour l’entretien des pâturages, afin de maintenir la santé et la productivité des et surfaces herbagères et fourragères, dès la reprise de la pousse.

 

 Quelle information vous est utile?

 

Somme des températures, état de surveillance

Avec un quasi-arrêt de la pousse de l’herbe cette semaine et des conditions pluvieuses, les travaux dans les champs sont mis en pause.

Moyennes sur Vaud au 22 avril 2024: 

L’outil «Calendrier fourrager» vous indique le moment idéal pour réaliser les interventions d’entretien sur surfaces herbagères et fourragères.

Depuis le début de l'année 2024, la somme des températures relevées sur le Canton de Vaud jusqu'à ce jour présente une avance sur la moyenne des 6 dernières années.

 

Stade de pousse de l'herbe et suivi

La pousse effective de l’herbe mesurée la semaine passée était de 20 kg de MS par ha à Yvonand. Pour pallier ce fort ralentissement de la croissance de l’herbe, il est bien d’avoir un stock sur pied d’environ 20 à 25 jours. Il est possible d’intégrer une parcelle qui aurait pu être destinée à la fauche dans les parcs pâturés afin de garder un peu de marge.

Les tableurs «Planification de la pâture pour troupeau laitier» et «Planification de la pâture pour troupeau allaitant» vous aident à calculer la part complémentaire à la pâture en fonction de votre cheptel bovin et des surfaces à disposition.

 

Gérer son stock d'herbe sur pied

L’estimation du stock d’herbe sur pied peut se faire avec la méthode de la botte: 

ou plus précisément avec un herbomètre. L’herbomètre est l’outils le plus objectif pour effectuer des mesures de hauteur d’herbe. Voici comment procéder :

  • environ 40 mesures par ha,
  • effectuer des zig-zags sur la parcelle,
  • une fois par semaine,
  • suivre toujours le même parcours.

A cette période, viser un retour sur les parcelles de 15 à 21 jours de repos, en fonction de votre stock.

En système de pâturage tournant, on atteint l’optimum entre la qualité et la quantité d’herbe lorsque l’on rentre dans les parcelles entre 10 et 12 cm de hauteur (dès le 2ème tournus). La sortie se fait lorsqu’on atteint 4 à 5 cm de hauteur d’herbe (talon de la botte visible, cf. l’illustration). Il est très important de mettre une forte pression de pâture au printemps, afin de favoriser une repousse de qualité tout au long de la saison.

En conditions humides on peut limiter le temps d’accès au pâturage et rentrer les animaux durant les épisodes pluvieux.

Quelques conseils pratiques sont donnés dans les podcasts de Proconseil.

Au-delà de 18 cm, il est préférable d’exclure la parcelle dans le premier tour de pâture afin de la laisser pour la fauche et revenir dessus pour la 2ème utilisation lorsque les besoins en surface de pâture augmentent (notamment en début d’été).

  

Gérer ses prairies de fauche

Dès que les conditions météo le permettent les ensilages et les foins de séchoir vont reprendre.

Une fauche précoce permet non seulement d’améliorer la qualité du fourrage, mais aussi de favoriser un volume intéressant pour la 2ème coupe et les suivantes. La hauteur de coupe à 7-8 cm aide à une repousse rapide et limite la souillure du fourrage.

Dans les parcelles destinées à être pâturées, une fauche à 5-6 cm est recommandée pour favoriser l’appétence de la repousse et éviter une montée du plateau de tallage.

Les mélanges céréales-légumineuses semés cet automne évoluent rapidement. Le seigle va bientôt commencer à épier. Pour une récolte de qualité, faucher au stade début épiaison, dès les premiers épis visibles. Cela permet également de libérer la parcelle rapidement pour un semis de maïs dans de bonnes conditions.

Les mélanges à base de triticale sont plus tardifs.

 

Luzerne

     

Les luzernières suivent le rythme de croissance observé dans le reste des prairies, et une première récolte se rapproche. Voici quelques conseils des bonnes pratiques pour exploiter au maximum son potentiel sans pénaliser sa pérennité.

  • Stade de récolte: pour une première exploitation de la luzerne, le stade début bourgeonnement est un bon compromis entre qualité fourragère et rendement.
  • Récolte: il est bien connu que la qualité fourragère se trouve dans les feuilles de luzerne et c'est pour cela qu’il est important de minimiser les pertes à la récolte. Les passages de pirouette (à vitesse de rotation réduite) sont conseillés si les feuilles sont encore tendres et, si possible, le matin. L'utilisation d'un retourneur d'andains est plus avantageuse que la pirouette ou l'andaineur rotatif et permet de réduite fortement les pertes par brisures
  • Semis de nouvelles parcelles de luzerne: bien que les recommandations soient similaires à celles concernant les prairies multi-espèces, certains points sont spécifiques à la luzerne. Elle requiert des sols bien drainés, un pH supérieur à 6,5 et bien pourvu de phosphore et potasse. Pour atteindre des bons rendements, une fumure de fond est nécessaire (par exemple 20-30 tonnes de fumier par hectare). Veillez à laisser environ 5 ans entre 2 cultures de luzernes et éviter de sursemer de la luzerne dans une luzernière car elle est auto-toxique et la germination est fortement pénalisée.

Pour plus d’information sur la culture de luzerne n’hésitez pas à consulter la fiche technique 9.7.1.1 «Prairies temporaires– La luzerne cultivée» du classeur Agridea «Production fourragère».

 

Sauvetage des faons, pensez-y!

Avant de faucher, pensez à faire contrôler vos prairies pour le sauvetage des faons (ce service est gratuit).  Pour cela, vous pouvez contacter votre interlocuteur local, au minimum la veille de la fauche:

 

Fumure

Un apport de 30 unités d’azote pourra se faire après la première coupe sous forme minérale ou organique, selon le stock d’engrais de ferme.

Sur les prairies intensives et au sol superficiel, l’apport de soufre peut être raisonné à l’aide de la fiche technique Agridea 5.8.1 «Fumure soufrée dans les prairies» du classeur «Production fourragère». Il peut être nécessaire notamment pour les deuxièmes coupes et peut se faire avantageusement sous forme de sulfate d’ammoniaque, sulfate de Mg, kiesérite ou gypse.

L’apport de soufre directement dans la fosse à lisier est déconseillé car il est plus onéreux, moins ciblé et augmente les odeurs lors de l’épandage (dégagement de H2S).

 

Conseil approfondi et formation continue

Nicolàs Cauda et Eliane Lemaitre, conseillers agricoles chez Proconseil répondent à vos questions techniques à n.cauda(@)prometerre.ch // e.lemaitre(@)proconseil.ch et au 078 710 36 63.

Les dernières actualités sur les herbages vaudois, délivrées par Eliane Lemaitre, sont également publiées dans le bulletin d'information «Grandes cultures et herbages». Pour recevoir le bulletin de la station de protection des plantes dès sa sortie hebdomadaire, inscrivez-vous en envoyant votre adresse électronique ici. Ce service est gratuit.



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Tél. 078 710 36 63

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